Tuesday, February 17, 2015

EST-CE QUE LA JOURNALISTE FRANCO-RWANDAISE PAULINE SIMONET FAIT PARTIE D'UNE NOUVELLE GENERATION TUTSI QUI VOUDRAIT ETABLIR UN ''EMPIRE HIMA" DANS LA REGION DES GRANDS LACS?

Le reportage de Pauline SIMONET que la chaîne de télévision française France 24 a diffusé jeudi soir sur une nouvelle rébellion burundaise n’en finit pas de faire couler beaucoup d’encre. Les réactions n’ont pas tardé d’affluer depuis la mise en ligne de ce reportage censuré par Bujumbura.

Si beaucoup condamnent la censure qui a frappé France 24 au Burundi, nombreux parmi ceux qui ont pu le visionner sur le Net sont restés sur leur soif, car le reportage n’apporte aucune preuve pour accréditer la réalité de cette rébellion sur le sol burundais.

On se demande dès lors si le reportage de France 24 ne serait qu’un produit d’une forme de « manipulation ». En effet, après visionnage de ce reportage, nombreuses questions restent sans réponses.

Pauline SIMONET manipulatrice ou manipulée ?
Par Julien R.
PAULINE SIMONET
Un « Général » rwandophone sans véritables troupes
Les Burundais ou ceux qui connaissent bien le pays ont été surpris par l’accent rwandais du « Général Moïse ». On devine aisément qu’il n’a rien d’un Burundais et qu’il s’agit d’un Munyamulenge Tutsi rwandais du Congo, qui ne parle même pas le Français, chose surprenant pour un « Général burundais ». Il avoue d’ailleurs lui-même que dans ses « troupes » nombreux sont des anciens combattants du FPR rwandais !

On peut sans se tromper affirmer que les « troupes » du « Général Moïse » ne seraient en réalité qu’un des nombreux groupes armés de Banyamulenge opérant à l’Est du Congo, sinon une simple bande de « voleurs de vaches ». Dans le reportage on a vu que ses hommes guettaient en réalité le passage de troupeaux de vaches. Le reportage annonce que cette rébellion est composée de plus de 300 personnes, mais ne montre que quelques « combattants », en tout cas pas plus de 10. On ne voit ni munitions ni les troupes. On aurait aimé voir ces rebelles dansant, chantant ou en faisant des activités militaires, comme c’est souvent le cas dans ce genre de reportage. Comment cette rébellion a-t-elle pu rater une telle occasion de publicité sur une grande chaîne internationale ?

Manipulation journalistique ?

Les mauvaises langues disent que Pauline SIMONET, la journaliste de France 24 qui a réalisé ce reportage, est en réalité une amie intime d’Alexis SINDUHIJE, journaliste burundais, fondateur de la radio privée RPA, reconverti en politique comme président de MSD et aujourd’hui en Europe auprès de sa famille. On soupçonne même ce dernier d’être le « parrain » de ce mouvement rebelle FRONABU-Tabara du « Général Moïse ».

On est donc en droit de s’interroger sur l’objectivité de Pauline SIMONET dans le traitement de cette information. Si on ne va pas jusqu’à parler de faute professionnelle, on peut sans se tromper dire que Pauline SIMONET a voulu donner un « coup de pouce » à son ami Alexis SINDUHIJE. Dans son reportage, les compliments qu’elle n’a pas manqué de lancer à la RPA ne sont donc pas surprenant.
Pauline SIMONET raconte avoir eu l’idée du reportage lorsqu’une nouvelle rébellion FRONABU-Tabara a commencé à diffuser des communiqués sur Internet. Un contact s’est finalement établi, dit-elle et les rebelles lui ont donné leur accord alors qu’elle était encore en France, avant de s’envoler pour Bujumbura. Sachant que le Site Web sur lequel le fameux « Général Moïse » a donné sa première interview est basé en France et animé par un ancien officier d’ordonnance du président Ndadaye et oncle d’Alexis SINDUHIJE très actif dans les milieux de l’opposition basée en occident, il est très facile de deviner le fameux « contact » de Pauline SIMONET avec les « rebelles » ainsi que les véritables commanditaires de son reportage.

Envenimer les relations diplomatiques et mettre le feu dans la région ?

Les relations entre les deux pays risque fort de pâtir de ce reportage s’il s’avérerait que le Congo héberge réellement des rebelles qui se préparent à lancer une attaque d’envergure sur le Burundi, comme l’affirme le reportage. On apprend en outre par le reporter de France 24 qu’elle est entrée au Congo via le Burundi d’une façon clandestine, ne voulant pas être reconnue, pour y rencontrer des « rebelles burundais ».

On n’ose pas imaginer les conséquences diplomatiques entre le Burundi, la RDC et même la France si un malheur lui était arrivé dans les montagnes du Sud Kivu, puisqu’elle était entrée légalement sur le sol burundais et son voyage au Congo restant incognito. Fort heureusement elle est revenue saine et sauve, car dans le cas contraire c’était la naissance d’une nouvelle « affaire » que les détracteurs du pouvoir burundais auraient profité pour mettre une fois encore sur le dos de Bujumbura.
Ceux qui sont à l’origine de ce montage, qui mêle à la fois Groupuscule Banyamulenge, anciens combattant FPR et soi-disant « rébellion » burundaise, ont sûrement d’autres desseins cachés. Dans cette poudrière des Grands Lacs, une petite étincelle peut embraser toute la région. 

Pauline SIMONET en est-elle consciente ?

Reconstruction ou corruption ?
Un autre point soulevé dans le reportage c’est la corruption et le détournement des deniers publics par les tenants du pouvoir en place. Et pour illustrer son propos Pauline SIMONET a montré dans son reportage la construction de bâtiments dans la capitale burundaise et présentés comme étant le fruit de la dilapidation des caisses de l’Etat.

On n’est en droit de se demander si « toutes » les constructions en cours à Bujumbura appartiennent aux dignitaires du pouvoir. Le manque de sérieux du propos de Pauline SIMONET est flagrant lorsqu’on sait que parmi les constructions actuelles à Bujumbura, il y en a des hommes d’affaires burundais et autres investisseurs étrangers. Même des représentations diplomatiques à qui a été octroyé des parcelles, dont entre autres l’ambassade des USA, érigent actuellement des nouveaux bâtiments sur place. Est-ce le fruit de détournement ?

La multiplication de chantiers dans un pays n’est en aucun cas la preuve d’une corruption généralisée, mais au contraire le signe d’un dynamisme et d’une relance économique en cours dans un pays meurtri par des décennies d’une guerre qui a tout ravagé. Des écoles, hôpitaux, églises sont érigés partout dans le pays grâce aux travaux communautaires. De tous ces dividendes de la paix, Pauline SIMONET n’a rien montré dans son reportage.

Le reporter doit trouver mieux pour nous convaincre. Pauline SIMONET aurait-elle préféré filmer rien que des « taudis africains » comme d’habitude dans les reportages occidentaux sur le continent noir ?

Laissons une chance à la voie de la paix !

Sans nier les problèmes réels que connaît le Burundi – comme tant d’autres pays qui se relèvent d’une guerre sans merci et qui essaient tant bien que mal de répondre aux attentes immenses des populations meurtries et appauvries – nous estimons qu’il existe d’autres moyens de revendications que prôner un retour à la guerre. Le pouvoir en place peut être critiqué, mais il a le mérite d’avoir la légitimité populaire. Pauline SIMONET sait-elle ou oublie-t-elle que Pierre NKURUNZIZA est le premier Président démocratiquement élu ayant passé plus de trois mois au pouvoir depuis que ce pays existe. La tâche qui l’attend est immense, à la hauteur des attentes de la population.

Les maux que connaît le pays, il ne les a pas inventés, il les a trouvés sur place, après plus de quarante ans de dictature militaro-civile. Issu lui-même de la rébellion, il connaît les conséquences d’une guerre. Alors quand il prône la voie de la paix, il sait de quoi il parle. Laissons-lui le bénéfice du doute et attendons le moment du bilan pour juger !

Le reportage de France 24 a eu le mérite de braquer, l’espace de quelques minutes, les projecteurs sur le Burundi, mais le parti pris de sa journaliste et la subjectivité de son reportage ont fort déçu nombreux de ceux qui connaissent bien les réalités de ce pays.

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